La Commune de Paris est l’héritière des différents mouvements révolutionnaires qu’a connus la France depuis 1789, et notamment ceux de 1848. Elle éclate à la suite du Siège de Paris (sept. 1870-jan. 1871), conséquence de la guerre franco-allemande de 1870.
La guerre de 1870 oppose la France du Second Empire (Napoléon III) aux États allemands, parmi lesquels le royaume de Prusse dont le chancelier est Otto von Bismarck. Elle est déclarée en juillet à la suite d’une provocation de Bismarck. Après la lourde défaite de Sedan, le 2 septembre, la déchéance de l’Empire est prononcée. La République est proclamée à Paris le 4 septembre, les républicains souhaitant la poursuite des combats. Paris est assiégé durant de longs mois, la famine frappe durement le peuple de la capitale.
Le Gouvernement de la défense nationale signe un armistice avec l’Allemagne le 28 janvier 1871. Des élections législatives ont lieu le 8 février qui consacrent une assemblée largement monarchiste. Celle-ci décide de s’installer à Versailles. Les républicains, et notamment les plus avancés, craignent une nouvelle restauration.
Le 18 mars, le nouveau gouvernement dépêche l’armée pour récupérer les canons de la Garde nationale, pour partie financés par les Parisiens. Sur la Butte Montmartre, une insurrection spontanée a lieu : elle réunit une fraction du peuple de Paris, des éléments de la Garde nationale, constituée de Parisiens armés, et des soldats qui fraternisent avec les insurgés. Les généraux Lecomte et Clément-Thomas sont passés par les armes.
Jusqu’au 28 mai 1871, les élus de la Commune de Paris, issus des élections du 26 mars, vont conduire une expérience originale de ville librement administrée. Si les plus modérés d’entre eux se désolidarisent bientôt du mouvement, les élus appartiennent aux différentes tendances de l’extrême gauche : ils sont jacobins, socialistes, blanquistes, anarchistes, et entendent représenter le peuple insurgé. La Garde nationale leur tient lieu d’armée. Dans le court laps de temps qui leur sera imparti, ils s’essaient à d’audacieuses réformes sociales: remise des loyers, pension pour les veuves de gardes nationaux tués aux combats (même quand elles vivaient en union libre), projet d’école gratuite, laïque et obligatoire, intervention dans le domaine du travail.
Le 21 mai, le gouvernement d’Adolphe Thiers envoie l’armée pour reprendre Paris. La répression, extrêmement violente, dure une semaine et fait plusieurs milliers, et très probablement plus d’une dizaine de milliers de victimes parmi les insurgés. En réponse, les communards exécutent une centaine d’hommes, dont l’archevêque de Paris, Mgr Darboy. Certains d’entre eux mettent le feu aux principaux monuments de Paris. Cette « Semaine sanglante » s’achève le 28 mai avec la reprise complète de la Capitale par le gouvernement de Versailles. Plusieurs dizaines de milliers d’insurgés sont détenus et jugés, des milliers d’entre eux sont déportés en Nouvelle Calédonie. Certains parviennent à fuir et s’exilent, notamment en Suisse, ou à Londres : c’est le cas de Jules Vallès. Une amnistie générale leur sera accordée en 1880, quand la république se sera stabilisée et libéralisée. Le 29 novembre 2016, l’Assemblée nationale a voté la réhabilitation des victimes de la répression de la Commune.
Références bibliographiques :